La Martinique n’est pas qu’une destination de vacances pour la farniente. Depuis quelques années, la Tchimbé est une course regroupant de multiples formats à la renommée redoutable.
En effet, avec un terrain atypique et très accidenté ainsi qu’une humidité affolante, le parcours du 53km a donné du fil à retordre à Gaëtan, gérant du magasin Terre de Running Albertville.
Récit d’une course plutôt atypique !
Belle ambiance martiniquaise au départ. De 11h à minuit du très bon Reggae permet de détendre l’atmosphère. Tout le monde affiche un calme trompeur, on a tous peur je crois. Enfin ceux qui ne la ressente pas sont inconscients !
Le départ est donné à Minuit Première péripétie, après 3 min sur la route erreur d’aiguillage et on se retrouve 150 à tourner en rond dans une impasse à chercher un chemin qui n’existe pas… Donc demi tour et deuxième départ fictif et on doit faire monter le cardio pour retourner dans le groupe de tête pour ne pas être bloqué à l’entrée de la Jungle !
On entre donc dans la forêt. Un premier beau talus, sans les mains agrippées aux arbres et à la main courante, les pieds calés sur des racines : tu montes pas.
Puis une belle descente est prévue sur le profil de la course que j’ai glissé dans la coque du tel, lui même bien emballé dans une pochette étanche.
La descente est encore plus improbable que la montée. je pense qu’on va moins vite encore…. je continue à m’agripper aux arbres, je pousse de grandes feuilles comme celles des bananiers pour voir où je pose les pieds, descends de grosses marches naturelles entremêlées de racines énormes… et ça va durer environ 35 km…
Les quelques parties plates sont vraiment boueuses à en laisser plusieurs fois ma chaussure collée. Et me voilà en chaussettes en tentant de me rechausser pour la 4ème fois. Je prends finalement 2 min pour tout resserrer et c’est reparti pou un tour 🙂
Au 20èm km et environ 3h30 de course, je commence à douter sur le fait de finir cette course… 20 min pour parcourir 1 petit km !
Finalement une descente sur la « route forestière » nous fait prendre rapidement 5km, mais nous casse bien les jambes. C’est une route avec beaucoup de pièges : cailloux, trous,… au milieu de bananiers.
Je dis nous car j’ai presque toujours couru avec quelqu’un. (j’ai peur du noir et des bestioles 🙂 )
Parti avec 2 l d’eau, j’ai ravitaillé dès que possible. Englouti environ 1l par heure. Moi qui ne transpire habituellement pas beaucoup, ça fait drôle d’être trempé dès les premiers km.
Puis à nouveau la forêt tropicale, que des petites montées en vu sur le profil, mais les jambes ont déjà bien données !
En fait les bras aussi et les abdos encore plus…. Je pensais souffrir de maux d’estomac, mais non ce sont bien les abdos qui ne sont pas habitués à bosser autant dans la boue !
La fin de course est de plus en plus propre car ont rattrape petit à petit les coureurs (fous) de l’ultra parti 12 h avant nous.
Au ravito suivant, une bonne compote et une tranche de jambon comme petit dej’ et je retrouve le moral et surtout la forme qui va avec, je me régale presque dans les descentes plus sympas, de belles côtes vraiment raides faites de grandes marches en rondin. Le soleil arrive et la chaleur étouffante aussi, la mer est proche… enfin je l’aperçois à un moment, elle parait vraiment loin…. En effet la descente est longue et se termine par 3km de goudron bien chaud !
Délivrance et satisfaction à l’arrivée. J’apprends que je suis 8ème à ce moment là car on avait vraiment aucune idée du classement dans la jungle 🙂
Un poulet boucaner à 9h du mat’, une bonne douche, un bon restau à midi et un peu de répit sur la plage en famille 🙂
La Tchimbé, j’y reviendrais dans 10 ans !