On l’a croisé à l’arrivée tout sourire malgré la fatigue. Julien Masciotra était heureux de son beau chrono; 2h21 pour une première participation au marathon de Paris et surtout une course qui s’est plutôt bien passée. Athlète discret et performant (30ème aux derniers championnats de France de cross), Julien est licencié au club du DMA et membre du team Terre de running. Retour sur cette première expérience réussie Julien, peux tu te présenter? J’ai 32 ans, je suis ingénieur chaussées / bâtiments au sein de la société ATMB (Haute-Savoie). Je suis coureur de demi fondeur, avec une quantité d’entrainement importante depuis 15 ans environ (ma quantité d’entrainement à largement augmenté au moment de mon entrée à l’INSA de Lyon, en section sportive, pour mes études d’ingénieur en 2003). Mes résultats en compétition ont suivi, en voici quelques uns : – champion de France Espoir de cross country (cross long) en 2006 – 5ème aux championnats de France Elite en 2009 sur 5000m – champion du Monde universitaire de cross country en 2008, 8ème en individuel – champion de France par équipe de cross court en 2016 Records : – 1500m : 3’51 » – 3000m : 8’08 » – 5000m : 13’50 » – 10km route : 29’35 » – semi marathon : 1h08’16 » – marathon : 2h21’23 » Tu viens de faire un super chrono au marathon de Paris, comment s’est passée ta course? L’objectif premier était de faire moins de 2h25′ (au vu ma préparation et de mon état de forme) et surtout avoir envie de courir un 2ème marathon au moins après celui-ci. La prudence était donc de mise, surtout sur cette distance nouvelle pour moi et à prendre avec beaucoup d’humilité. Nous avions convenu avec mon entraineur Bastien Perraux, d’essayer de profiter du groupe des 1ères féminines et de leurs lièvres pour ne pas courir seul et adapter en fonction des sensations. Elles étaient justement plutôt bonnes malgré les allures un peu plus rapides que prévu (33’30 au 10km, 1h10’15 au semi). Mais j’ai essayé de trouver le plus de relâchement possible, pour économiser mes forces, et profiter au maximum des effets de cette course dans ce groupe. Au 30ème km, les 2 lièvres se sont écartés. Nous étions alors 3 coureurs (Julien Rancon, Nicolas Navarro et moi-même) à commencer à se détacher un peu des femmes. Pour moi, au 35ème km, les sensations ont commencées à être moins bonnes, précisément à ce moment là j’ai lâché prise par rapport à Julien (Nicolas avait déjà accéléré avant) puis les 2 premières féminines sont revenues… J’ai préféré rester à mon allure du moment et rester sur cet équilibre pour finir la course le plus proprement possible et ne pas exploser dans les derniers kilomètres. Le dernier km a été difficile justement, mais le chrono à l’arrivée que je devinais à peu près m’a permis de trouver des ressources et c’est avec satisfaction que j’ai franchi la ligne d’arrivée ! Après les France de cross, c’était ton 2ème objectif? comment as tu articulé ta préparation? Le marathon était l’objectif premier ! Toutes les compétitions entre mon retour du Kenya et le marathon n’étaient que des étapes de la préparation, même le championnat de France de cross. Au final la course s’est bien passée à Saint-Galmier, (une belle performance avec une 30ème place) malgré un parcours bien roulant pas trop à mon avantage. La préparation du marathon a débuté début Janvier, au Kenya avec un stage de 20 jours. A Iten, sur les hauts plateaux, j’ai pu m’imprégner de cette culture du marathon, partager de nombreux entraînements avec 2 kenyans rencontrés sur place (environ 2h20 au marathon pour leur record), et faire des semaines à kilométrage important sur des terrains très vallonnés. A mon retour, après 1 semaine d’allègement pour digérer ce stage, la préparation s’est poursuivie à Lyon,. Au programme, une sortie longue par semaine (sauf les semaines de compétition) puis progressivement des sorties de plus en plus longues pour terminer à 37km sur des allures se reprochant petit à petit de celles du marathon. Les 2 dernières semaines ont été progressivement allégées pour intégrer la globalité de l’entrainement et arriver frais le jour J. Comment sera agencée le reste de ta saison? Je prends actuellement 10 jours de coupure après ce marathon où je ferais des sports portés (vélo / natation). Ensuite, je vais normalement courir les interclubs sur 3000m et peut-être faire un 5000m ensuite. Après, nouvelle coupure et en fonction de mon ressenti (envie, sensations physiques), je repartirai peut-être sur une nouvelle préparation longue pour une échéance en compétition à l’automne. Auras tu envie de faire un autre marathon? Dès la ligne d’arrivée franchie: oui ! En fonction de ma récupération, nous déciderons avec mon entraineur si on prépare un nouveau marathon pour le mois d’Octobre 2017. Sinon, ce sera pour plus tard, mais je compte bien en refaire !