Sur la route de Millau – la prépa estivale de Sophie
Millau c’est bientôt ! On avait quitté notre ambassadrice Sophie sur ses pérégrinations en montagne . On la retrouve à la rentrée pour faire un point sur sa préparation. Entre les vacances, les enfants, la rentrée et le boulot…c’est une adaptation permanente. Suite de son récit à 10 jours de l’échéance. au fait, Pourquoi Millau ? Il y a deux ans déjà je voulais m’aligner sur un cent. Pas pour l’épreuve non. Pas vraiment. Parce que je n’arrivais plus à progresser sur marathon. C’était réellement. sincèrement. Stupidement. Mon premier argument. Je m’aligne sur cent parce que je ne suis plus capable de courir un marathon. Voila tout. Je suis mauvaise perdante contre moi même, c’est un fait. Je me soigne à coup de trails aussi. Belle terre happy. La prépa, un vrai morceau Il faut dire que ce n’est pas vraiment simple de caser les prépa quand on est parent solo. J’aime assez le petit bonheur, mais sur un tel morceau je révise ma nonchalance. Et puis cet été en réfléchissant bien à mon emploi du temps j’ai entrouvert une fenêtre de un peu plus possible que d’habitude. Alors j’ai sauté sur l’occasion trop belle. Pas d’enfants en juillet. Un mois allégé en mission d’édition. Je file à la montagne m’aérer les globules rouges. Et puis mon coach me fait un plan. Un gros plan. Entrainement mixte. On ne traumatise ni Sophie ni les appuis. Le gros défi ce n’est pas Millau. C’est avant. Il faut caser les entraînements. Je mise tout sur juillet et sur une partie du mois d’août. Si en juillet tout est facile, le mois d’août se corse un peu. Alors je ruse. J’emmène les enfants sur mon terrain d’entrainement. Camping en Vanoise. On repère la trace de la rando le soir. Au petit matin je laisse la tente endormie, file sur le chemin dont j’ai mémorisé la trace. Aller, retour, je reviens pour le café fesses dans l’herbe enrosée de matin. J’ai déjà salué les marmottes sur le chemin désert et le gardien du refuge qui profite du calme. Avec la troupe, rebelote. A petits pas de petites jambes. Rebrousse le sentier et quelle chance j’ai de l’avoir vu déjà sous le soleil rasant du matin et de le voir encore à l’approche de midi bariolé d’une toute autre lumière, et tout plein des familles qui viennent savourer la tarte aux myrtilles du monsieur du refuge qui dit « ah, mais vous revoilà ?! » En juillet après les glaciers, j’ai basculé côté océan. Pas longtemps mais juste assez pour m’offrir l’un des plus merveilleux plaisir qu’offre le littoral Atlantique ; les kilomètres de sable. J’y cours pieds nus. J’ai commencé petit, mais aujourd’hui j’enchaîne vingt kilomètres et parfois je ne croise qu’un grand vide ourlé d’écume et aussi loin que je regarde il n’y a rien et quel dommage de devoir revenir en arrière, je voudrais continuer toujours pour voir jusqu’où va le grand rien et y laisser mon unique trace. J’ai sorti le vélo aussi. Un Gitane. 10 ans d’âge. Il est beau et bleu. Je l’ai déniché pour rien chez un gentil dénicheur d’ancien. Moi je l’aime bien. Même si il pèse et qu’il ne monte pas comme un maillot à pois. J’ai essayé une fois, mais mon genou gauche se braque. Mon vélo et moi on fait 80 km. Trois heures. Mouline. J’aime ça le pire. J’ai même un peu regardé le tour. C’est dire. Je file un mauvais nylon. J’ai fait un tour à Paris aussi. Un tour par les maréchaux. 33 km. Tout rond. Au mois d’août c’est idéal. On peut passer tous les clous au rouge. C’est important l’entraîneur il a dit la régularité du tempo. Et puis comme un beau jour il faut bien reprendre le travail, mais comme c’est très mal organisé côté rectorat, on nous laisse encore les enfants dans les pattes, il a fallu ruser. Encore. J’ai un gros dossier à travailler jusqu’à mi septembre. Alors c’est simple : règle de trois. Enfants, boulot et entraînement. Enfants boulot entrainement. 4 fois par semaine je cours le matin tôt. L’avantage des ados c’est qu’ils procrastinent quand même beaucoup le réveil. Quand je reviens ils ont encore le nez dans le bol de céréales. Le temps qu’ils mettent à émerger vraiment me permet de bâcler deux heures d’écriture. Activités sports et loisirs, j’essaie toujours de caser une dizaine de kilomètres de marche à pied avec les kids dans la journée. Habile. Je rattrape mes heures de travail en soirée après le repas, et la boucle est bouclée. Et puis il y a eu cette journée. Les enfants étant casés, j’hésite je tergiverse, est-ce bien raisonnable ? Je sais que dans l’année je n’aurai pas le temps, pas les moyens pas l’occasion. Alors je file à la montagne. Une dernière montée. Pour le plaisir, pour le calme, pour la beauté et pour le souffle. Pour respirer enfin, avant la reprise. Tôt le matin je prends la tangente. Chamonix pour la journée. J’avais promis à Florent, chef cuistot au refuge Albert 1er que je viendrai le saluer dans la saison. En attendant je monte. Marche forcée. J’adore. Bâtons et métronome. 1300D+, le bonhomme Florent c’est toutes les semaines qu’il monte au Tour. Soupe brûlante au refuge. Vue sublime sur le glacier. Je discute avec Michel qui s’offre le Mont Blanc et dans la redescende je bifurque vers Balme et puis crochet aux Posettes et je continuerais bien sur le grand tour des Alpes sur ce joli chemin parsemé de myrtilles mais c’est Lyon qui m’attend et sur la route au retour je me fais la promesse d’y revenir bientôt. Je case des côtes. Toutes les semaines. Au début ça bataille à Saint Barthélémy. Montées descentes six fois, huit fois. Et quand je passe en coup de vent le monsieur de la bétonnière qui refait le mur des religieuses m’encourage allègrement. La semaine de la rentrée me met un vent. J’installe le grand dans sa ville étudiante et j’accélère