décembre 15, 2017

« Mon » Grand Raid par Annick – TDR Antony

Récompensée par un podium dans sa catégorie (M2), Annick membre du team Terre de Running Antony nous raconte son aventure sur le Grand Raid de la Réunion qu’elle termine pour la 2ème fois. Gérer le départ Jeudi 19 octobre : Le grand jour pour Momo et moi, l’aboutissement de mois d’entraînements et de nombreuses courses de préparation pour prendre le départ du Grand Raid de la Réunion, la Diagonale des Fous : 165km et 9580D+ sur les sentiers escarpés et techniques de cette île magnifique. Il est 20h : Anne nous dépose devant le sas à Saint Pierre : il ne nous reste plus qu’à patienter jusqu’au départ, nous sommes très zen malgré l’ambiance qui règne autour de nous, le Grand Raid est une grande fête. Enfin 22h, le top départ est donné et nous nous élançons parmi les 2700 coureurs sur l’asphalte de St Pierre sous les applaudissements de milliers de supporters venus assister à ce départ et les lumières du feu d’artifice. J’ai déjà vécu ce moment en 2015 mais il reste toujours aussi impressionnant ! Je m’accroche au sac de Momo et nous essayons de doubler un maximum de coureurs afin d’arriver à l’étranglement qui aura lieu plus tard dans la forêt dans le premier quart de la course. Puis nous quittons la ville et attaquons le début de la première grosse ascension le long de Piton Textor pour atteindre l’aire du Nez de Bœuf (39km et 2464D+ cumulés). Le début est peu escarpé et très roulant alors Momo part devant… On se retrouvera peut être plus tard. Objectif Cilaos Je rentre dans ma bulle, me concentre sur ma course et gère cette ascension assez facilement, largement en avance sur mon horaire prévisionnel. Arrive ensuite la descente jusqu’à Mare à Boue (km 51) que j’effectue assez aisément en suivant 2 locaux : du bonheur ! Je prends des forces au ravitaillement avant d’attaquer Coteau Kerveguen (730D+ et 141D-) : j’avais oublié ce passage casse pattes avec de grandes marches et ça fait mal aux cuisses ! Surtout que derrière, c’est la descente très technique de Mare à Joseph (760D- en 2km), celle là je ne l’ai pas oubliée et elle ne va pas bien se passer : je ne prends pas bien mes appuis, je glisse plusieurs fois et chute plusieurs fois avec au final un bel hématome sur la fesse et une petite entorse de la cheville ! J’arrive ainsi à Cilaos (km67, 3699D+ cumulés), première base de vie, à 10h25, agacée et pas très sereine pour la suite mais dans mes temps. Je récupère mon sac de délestage, change de tee-shirt, mange mon premier vrai plat (des pâtes, la loose !), met ma chevillière, lis mes sms, appelle Florent, retrouve Anne pour quelques minutes : tout ça me rebooste vraiment, surtout que je sais alors grâce aux sms que je suis 3ème M2 ! J’apprends en plus que Momo est euphorique et en très grande forme, c’est génial !!! Parties casse-pattes avant la nuit Je repars dans la descente vers Cascade Bras Rouge, magnifique, avant la deuxième grosse ascension : le col du Taïbit (1200D+ en 4km) sous un soleil de plomb qui va rendre ces grandes marches encore plus hautes ! J’appuie sur mes cuisses mais que j’aimerais avoir des jambes plus longues ! Je franchis enfin le col et entame la descente dans le cirque de Mafate en direction de Marla (500D- en 2km) où j’arrive de jour cette fois. Je suis à 17h de course, 78km et 4631D+ cumulés et mes jambes sont douloureuses. Je reprends des forces avec un plat de lentilles et repars rapidement en direction de la plaine des Merles via le col des Bœufs : un « petit » vallon pas trop méchant avec quand même toujours de belles racines qui obligent à la vigilance ! J’arrive au début du sentier Scout à 17h30, la nuit commence à tomber et j’entame donc la suite de la descente dans Mafate (une des descentes les plus « faciles » de la Diagonale) jusqu’à Ilet à Bourse (km95) que j’atteints à 19h25. Je suis fatiguée et décide donc de dormir ½ heure. Je m’installe sous ma couverture de survie sur l’herbe derrière le ravitaillement et plonge assez rapidement dans le sommeil. Le réveil est difficile, j’appelle Florent pour me remotiver et repars enfin en direction de Roche Ancrée puis Roche Plate Plate : 1117D+ et 787D- en 10km : le pire casse pattes de toute la course !!! Mafate Le repos m’a fait du bien mais mes jambes sont lourdes et j’arrive à Roche Plate (km106) à 0h25, épuisée, le moral dans les chaussettes et surtout de sérieuses difficultés à manger ; le solide ne passe plus, je me nourris de soupe chaude et d’Energy Diet. Il me reste à terminer cette ascension du Maïdo, soit encore 1000D+en 6km et je sais que j’aurai fait le plus dur alors je me motive à repartir. Malheureusement mon état va empirer car je vomis peu de temps après…la suite de l’ascension va être très difficile avec le ventre vide et sans parvenir à manger ni boire, plus rien ne passe !!! Je grimpe comme je peux en appuyant sur mes cuisses, à 4 pattes…un enfer ! J’atteins la Brèche (km108 et 6706D+ cumulés) tant bien que mal, je suis encore plus épuisée et démoralisée. J’appelle Florent qui parvient à me rebooster en ayant une idée de génie : mélanger mon Energy Diet dans du bouillon de soupe puisque le chaud passe. Je prends donc le temps, malgré le froid, emmitouflée dans ma couverture de survie, d’avaler plusieurs gobelets de ce mélange afin de reprendre des forces et repars enfin pour la fin de cette ascension du Maïdo que j’atteins à 3h30. Je suis sortie de Mafate, je me sens un peu soulagée car il ne me « reste plus que » 52km et les plus grosses ascensions sont derrière moi ! Je sais que j’irai au bout et je sais même que je

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